En préambule, rappelons ce qu’est le design, mot oh combien galvaudé, souvent utilisé à tort et à travers. Le design (selon le Petit Robert, édition 2011, format 200 x 285 mm, 2838 pages, 3, 25 kg) est l’ « esthétique industrielle appliquée à la recherche de formes nouvelles et adaptées à leur fonction». Donc, une belle chaise où l’on est mal assis n’est pas design. Elle est tout juste belle. La beauté n’est pas design.

Pentagram, studio de création dont nous sommes fan « hardcore », n’ayons pas peur des mots, référence mondiale depuis des décennies, a réussi un tour de force incroyable : designer du composant informatique. Au-delà de la charte corporate, c’est le cœur même de l’entreprise, son produit pur, qu’a investi la sphère graphique. Vous pourrez découvrir ici (https://www.pentagram.com/search/?query=Graphcore&sector=&discipline=&clients=1&page=1) le résultat des courses.

Comment nous, prestataires, pouvons-nous répondre aux demandes de nos clients ?

Aimer ou ne pas aimer le résultat n’est pas dès lors la question posée. Elle est plutôt de savoir comment une demande reçoit une réponse, pour faire clair : comment nous, prestataires, pouvons répondre aux demandes de nos clients. Comment mettre en adéquation une certaine idée de l’esthétique visuelle et éditoriale avec une fonction qui remplit son rôle, à savoir informer (ou plus globalement transmettre une information ; nous passons ici sur la publicité, domaine où « information » n’est pas forcément un maître-mot).

Dans le domaine de l’imprimé, nous venons d’un temps ténébreux où sortir du corps neuf interligné onze points était considéré comme une hérésie et où la colonne flottante était réservée à une élite de la presse anglosaxonne. Internet arriva et, pour la communication corporate, entraîna de grands bouleversements visuels : réduction des formats de texte, convergence entre presse et édition (un rapport annuel ressemble désormais à un magazine et vice-versa), omniprésence de la datavisualisation, raréfaction du photoreportage et de l’illustration originale (à savoir créée par un illustrateur), le tout passé à la moulinette de budgets étriqués. L’univers du web a lui aussi subi ses bouleversements (Flash…) et a rebattu les cartes mêmes de notre civilisation.

Le mélange des genres et l’accélération des échéances nous font parfois oublier, d’un côté comme de l’autre, les fondamentaux : pour qui devons-nous communiquer ? Sous quelle forme ? Somme toute, ce que le design graphique doit apporter au message. Il est d’autant plus important si ce message est complexe ou complet. Si on part du principe que tout est design (dans le cas de Pentagram, pour le produit qui peut sembler invisible, mais qui devient intelligible pour des techniciens en intervention, par exemple), alors il faut s’interroger sur les briefs et les réponses créatives. Qu’ils soient réfléchis, étayés et pertinents. Nous enfonçons les portes ouvertes, en toute conscience, mais c’est parfois nécessaire. Et peu douloureux.

Nous n’allons pas revenir ici sur la pluralité des formats et des canaux de diffusion. Mais l’échange préalable à toute construction est nécessaire et il faut retrouver le temps d’échanger, voire de confronter, des points de vue. Discuter n’est pas se disputer. C’est l’essence même d’une stimulation créative.

À La mécanique du sens, nous croyons au message délivré dans un écrin adapté

À La mécanique du sens, nous croyons au message délivré dans un écrin adapté, donc au design graphique et éditorial. Nous nous efforçons de rendre les produits attractifs, mais toujours dans le respect de son objectif, pas dans celui de flatter nos égos esthétiques ou intellectuels. Nous faisons au mieux pour écouter nos clients et pour leur proposer la meilleure solution. En bonne intelligence.

Normalement, chez nous, vous serez bien assis.

Bonne com’

À une époque où les dinosaures n’avaient pas encore foulé le sol de la Terre (comme diraient les adolescents), le rapport annuel répondait à des objectifs précis et des contraintes réglementaires (plus d’information ici : https://www.journaldunet.fr/management/guide-du-management/1201359-rapport-d-activite-que-comporte-un-rapport-annuel/). Somme toute, un document comptable qui permettait de communiquer les résultats financiers d’une entreprise ou d’une organisation à ses actionnaires ou à ses membres.

Evidemment, en terme de communication, c’est un peu sec. Il parut donc judicieux d’y ajouter un discours enveloppant, mêlant bilan et perspectives, faits et prospective, actualités et réflexions. Et voilà nos brochures gagnant en volume, souvent en complexité et pas toujours en clarté.

Mais, dans la grande course à l’évolution se sont invitées la « grande » crise de 2008 et la multiplication des canaux d’information, amenant avec elles la réduction des budgets et l’accroissement de la difficulté à diffuser un message vers une cible. Le rapport annuel n’a pas échappé à cette tempête et, à ce jour, le terme même recouvre un ensemble disparate de documents.

Alors, en 2019, il est encore temps de s’interroger sur la forme que l’on veut donner au rapport annuel et surtout ? peut-être ? si ce nom doit perdurer. Dans certains cas, c’est évident, mais dans d’autres, si le désir de communiquer est là, mieux vaut adapter la forme au message plutôt que de faire entrer dans un moule des informations qui s’épanouiraient mieux dans un écrin différent.

À La mécanique du sens, nous sommes convaincus que la cocréation est le secret de la réussite d’un tel document. Nous avons des convictions, vous avez des envies, l’alchimie des deux mènent logiquement au résultat optimal.

En cette période, réfléchissons ensemble au meilleur moyen de diffuser vos messages, dans un «  rapport annuel », mais pourquoi pas dans un « panorama », un « digest », un « Notre vision », de 16 ou 250 pages, format poche ou poster, 100% digital ou imprimé en monochrome…

Pour émerger dans l’esprit des lecteurs, sortons des sentiers battus 🙂